Chronique tournefeuillaise

Publié le par Martin Julhès

L'Usine - lieu conventionné dédié aux arts de la rue situé à Tournefeuille en banlieue de Toulouse - est déserte en ce jeudi 22 décembre. On passe le portail et on aperçoit un petit hangar rempli des fameux Pheuillus de la compagnie historique Le Phun. Ils sont nombreux et gisent dans à peu près toutes les positions possibles et imaginables. Il ne fait pas très froid pour un mois de décembre mais le temps est maussade, chargé d'humidité. On continue notre route, on aperçoit des caravanes et on pénètre dans le bâtiment, flambant neuf, mis à disposition par la municipalité et le Grand Toulouse. Un mec au bar discute avec un autre mec, vraisemblablement de passage. On balaye un long moment l'endroit des yeux avant de les couper dans leur discussion. On se présente, le mec derrière le bar nous sourit et nous conduit dans les bureaux où Céline Blanché, en charge de la communication notamment, est en train de boucler la nouvelle plaquette qui doit partir à l'impression. Mathieu Maisonneuve - le directeur - n'est pas là, en vacances, et elle n'a pas le temps, à regret, de nous faire la visite des lieux mais nous invite à nous promener à notre guise. C'est sans doute le jour le plus calme de l'année et tout est silencieux. On entre dans l'atelier commun des compagnies La Machine et Le Phun. C'est plutôt bien ordonné, la déco est sommaire. Sont entreposés quelques restes de spectacles, notamment une sorte de grande roulotte qui a servi pour la chouette déambulation du Phun vendredi 16 dans Toulouse. Il y a de la ferraille et tout l'outillage nécessaire pour réaliser d'imposantes constructions. Marrant de se retrouver là, dans ce désert de bois et d'acier, alors que le reste de l'année le bruit des machines doit remplacer le cliquetis des gouttes d'eau sur la toiture en tôle. Un autre mec nous rejoint, il cherche quelqu'un, on lui explique qu'il n'y a pas âme qui vive. Il fait partie de La Ménagerie, un collectif d'artistes et de techniciens passionnés de cinéma d'animation, et nous emmène dans son espace de travail. On bavarde un peu, il est très sympa, il s'intéresse à ce que nous faisons et nous présente son travail, dans les quartiers sensibles de Toulouse. On échange nos contacts avant qu'il ne file faire une course. En partant on passe devant une grande salle carrée haute de plafond, sûrement un lieu de répétition et on se dit qu'une usine c'est bien triste sans ouvriers. On repassera c'est sûr, en attendant on file boire une bière à l'Utopia et discuter cinéma.

Publié dans Report

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